A mon propos

Mon arrivée parmi les hommes

Je suis née au Maroc un 25 août.

A rabat plus exactement... Mon père y était enseignant, mon frère m'avait devancé de 14 mois et ma mère pestait déjà après ce mari débordé par les jeux de boules et les copains.

Les disputent violentes de mes parents ont pris d'assaut mes souvenirs de petite enfance et s'y sont nichés. Ils reviennent, imperturbables, à chaque fois que je plonge dans cette époque si présente et si lointaine à la fois. Lorsque mes parents se sont séparés, j'avais 3 ans. Je suis restée avec ma mère et mon frère, dans ce pays qui m'a vue naître, jusqu'en 1969.

Sur la photo, ma mère nous tient sur ses genoux : mon frère à gauche et moi à droite.

Mon frère et moi rejoignions notre père, en France, chaque été. Nous prenions l'avion tous les deux, sous la responsabilité d'une hôtesse, pour retrouver notre papa. Il vivait en compagnie de ma grand-mère, jusqu'à ce qu'Annie les rejoigne et devienne sa femme. 

C'est ainsi que les adultes en devenir que nous étions puisèrent leurs fondements dans deux milieux diamétralement opposés :

- Celui, de condition très modeste, dans lequel nous évoluions la majorité du temps avec une maman qui travaillait beaucoup pour un salaire miséreux,

- Celui, de condition sociale très favorisée (la famille d'Annie était aisée) dans lequel nous nous complaisions, l'été, avec la conscience de vivre des vacances extraordinaires. 

J'ai ainsi emprunté ce chemin souvent caillouteux et parfois doux,  jusqu'à notre arrivée définitive en France.

A cette époque j'ai pris conscience de ce qu'étaient les différentes sociétés.

Celles des HLM, à Avignon puis à Salon de Provence, où je vivais durant l'année scolaire, et celles des villas et des villégiatures en Espagne dans lesquelles j'évoluais durant un temps qui me semblait si court... Peut-être parce que c'était les vacances ?